La confiance, ça s’apprend…

Quand on parle de confiance entre les adultes (professionnels de l’éducation, parents, éducateurs) et les jeunes, il est essentiel de chercher à mettre en place un environnement rassurant et propice au développement de l’enfant ou de l’adolescent. La confiance permet au jeune de se sentir en sécurité, de s’ouvrir, de se raconter sans craindre la colère ou le jugement, et ainsi de construire un pont entre la maison et le monde extérieur. En tant que pré-adolescent, je me suis demandé comment ce besoin de confiance pouvait être établi et surtout entretenu. J’ai réfléchi aussi aux freins qui pouvaient nuire à un climat serein, telles que les peurs que peuvent ressentir adultes et adolescent-es…

Tout d’abord, définissons ce qu’est la confiance dans le contexte qui nous occupe. D’après le dictionnaire Le Robert, le premier sens fait référence à une espérance ferme ou assurance d’une personne qui se fie à quelqu’un ou à quelque chose. Tandis que dans un deuxième sens, il est davantage question d’un sentiment de sécurité permettant de se fier à soi-même ; on parlera alors de confiance en soi.

La confiance ne pousse pas sur les arbres ! Elle se construit petit à petit, à force d’affection, de découverte et d’observation, d’acceptation de l’autre. Elle n’empêche pas un certain cadre et exige beaucoup de respect réciproque, mais aussi une bonne dose d’admiration.

Chez les jeunes enfants, la confiance en l’adulte est plutôt naturelle et détermine le degré de sécurité dans lequel ils vont pouvoir évoluer. Cela se complique un peu à l’adolescence, lorsque les jeunes commencent à tester les limites de leur entourage et ont plus que jamais besoin que les adultes restent fidèles aux principes d’éducation déjà posés.

La confiance n’exclut pas le contrôle. Lénine

Pour autant, le fait que l’enfant grandisse et s’oppose aux règles et aux adultes qui les incarnent peut entraîner une certaine peur chez eux. Les adolescents semblent s’éloigner de la cellule familiale en lui préférant celle des ami-es, y compris virtuel-les, via les réseaux sociaux. L’inquiétude des parents vis-à-vis d’éventuelles mauvaises fréquentations et risques d’addictions est ainsi très importante. D’autres craintes s’ajoutent à leurs inquiétudes concernant leur progéniture : celle de l’échec scolaire, celle d’une perte de communication et de complicité, celle de les voir adopter des conduites à risque… Il y a aussi la peur du conflit, celle remettant en cause leur autorité ou le rejet des valeurs familiales. Un enfant qui grandit, c’est parallèlement un parent qui vieillit. Une certaine anxiété peut ainsi apparaître face à des choix de vie ou autres décisions impactantes ; il peut y avoir également quelques regrets quant à une absence de motivation ou d’ambition, réelle ou supposée… Dur, dur d’être un parent !

Une envie accrue de liberté VS une veille parentale de chaque instant ?

L’adolescent-e peut avoir le sentiment d’être trop protégé-e, voire « couvé-e » et avoir envie d’aller voir ailleurs, pour tester sa capacité à s’affranchir de l’autorité parentale et du carcan familial. Dans le même temps, iel éprouve également des craintes aussi : celle de ne pas être à la hauteur ou de ne pas réussir à s’intégrer socialement, ce qui peut affaiblir sa confiance en soi et générer de l’angoisse face à son avenir.

Faire confiance à quelqu’un, c’est d’abord faire confiance à notre propre sens critique : savoir ce qui est bon pour nous, ou pas…. A l’heure des réseaux sociaux et de l’accès à des contenus et points de vue très différents, ce n’est pas facile de faire confiance à tout ce qu’on peut lire, voir et entendre ! Bref, faire confiance ce n’est pas croire n’importe qui et encore moins n’importe quoi !

Kelq’1

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